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18 pages d'idées en vrac qui ne mènent réellement à rien.
Je suis désespérante d'improductivité.
Et pourtant il va bien falloir.
18 pages d'idées en vrac qui ne mènent réellement à rien.
Je suis désespérante d'improductivité.
Et pourtant il va bien falloir.
La connaissance de soi est-elle plus facile que la connaissance des choses ?
12 commentaires:
aïe ha oui.. bonne question! qui est ce "moi",que sont les "choses" , le réel...et cette notion de facilité... wow!
Ne faut-il pas d'abord avoir la conscience de soi pour apprehender le monde, le réfléchir, le comprendre???
Leibniz, Animadversiones (Remarques sur la partie générale des principes de Descartes), Trad. Schrecker in Opuscules philosophiques choisis, Vrin, 1962, pp. 20-21
Descartes a très bien signalé que la proposition : "je pense, donc je suis", est une des vérités premières. Mais il eût été convenable de ne pas négliger les autres vérités de même ordre. En général, on peut dire que toutes les vérités sont ou bien des vérités de fait, ou bien des vérités de raison. La première des vérités de raison est le principe de contradiction ou, ce qui revient au même, le principe d'identité, ainsi qu'Aristote l'a remarqué justement. Il y a autant de vérités de fait premières, qu'il y a de perceptions immédiates ou, si l'on peut ainsi dire, de consciences. Car je n'ai pas seulement conscience de mon moi pensant, mais aussi de mes pensées, et il n'est pas plus vrai ni plus certain que je pense, qu'il n'est vrai et certain que je pense telle ou telle chose. Aussi est-on en droit de rapporter toutes les vérités de fait premières à ces deux-ci : "Je pense", et "des choses diverses sont pensées par moi". D'où il suit non pas seulement que je suis, mais encore que je suis affecté de différentes manières.
l'inconscient; la vérité
Thème : la conscience
Question à laquelle l'auteur répond : le cogito est-il la première /seule certitude? Ou bien suis-je aussi certain d'autre chose? A travers la conscience de moi-même, n'ai-je pas aussi, immédiatement, conscience des choses?
Je me demande surtout si les deux ne sont pas "aussi" difficile parce qu'étroitement liés... A partir du moment où pour connaître il faut avoir conscience qu'on ne sait pas, que la connaissance des choses passe (selon moi) par la connaissance de soi qui passe par la conscience de soi (et donc le fameux cogito ergo sum... ?) mais le problème, c'est que j'ai l'impression que ça marche aussi dans l'autre sens : pour se connaître, il faut connaître les choses... Et la connaissance de soi me semble bien compliquée (malgré une illusion de facilité certainement due à la proximité "ben bien sûr que j'me connais, je sais qui j'suis quand même !) parce qu'on est en même temps le sujet connaissant et le sujet de connaissance... Et euuuuh... la connaissance des choses, c'est un peu pareil, ça a l'air facile de faire la tour d'un objet "ben oui quand même, je sais c'que c'est une pomme !" mais est-ce qu'il ne faut pas se méfier de ce que la société nous apprend ?
Je rame sérieusement...
PS : Merci beaucoup.
c'est ce qu'il faut dire, justement, que l'un et l'autre sont si étroitement liés que c'est seulement l'étude simultanée et réciproque de l'un et de l'autre qui permet "la connaissance" (terme à définir très sérieusement dans le devoir)
peut-être relire le passage de sartre de la nausée, tu sais la racine et cette révélation,non???je veux pas t'embrouiller, c'est pour quand?
ce livre est la première œuvre littéraire de Sartre publiée. Le roman s'établissait dans une parfaite rupture avec les modèles du roman français, car si, comme la plupart des écrivains de sa génération, Sartre s'est senti, d'abord et avant tout, une vocation de romancier, il s'est attaché manifestement à remettre en question toutes les formes romanesques. Son livre est plus un récit à intentions philosophiques qu’un roman. C’est le journal d'un homme sans passé qui ne peut retrouver «le temps perdu», qui est privé à tout jamais de ce qui constituait son essence, qui s’éveille à l’existence, qui est piètre, timide, velléitaire, écrasé par la vie des autres comme par la sienne propre, toujours au bord d’un dégoût qui lui fait rejeter les apparences parmi lesquelles il déroule les fastes médiocres de sa triste existence, qui se sent peu à peu happé par les désillusions, qui évolue suivant un double principe : d'une part, la découverte métaphysique de l'absurdité de l'existence, qui est un défaut de l'être, et, d'autre part, la mise en question et la démythification de principes tels que l'aventure, l'humanisme, les instants parfaits, les gens bien pensants, etc.. Ce chef-d’oeuvre du roman philosophique au XXe siècle illustre cette phrase de “L'être et le néant” : «Une nausée discrète et insurmontable révèle perpétuellement mon corps à ma conscience». Le thème sartrien par excellence de la fascination de la conscience devant le réel devient la trame même du roman et le drame intérieur de Roquentin dont le journal, à la fois métaphysique et satirique, semble tout détruire. La découverte de l'existence que fait Roquentin, bien que d'ordre philosophique, se place d’abord sur le plan de la sensation. Ce qui a changé, ce n'est pas le monde mais la manière dont le héros le perçoit. D'abord effrayé par ce qu'il croit être la manifestation d'une maladie mentale qu'il va chercher à analyser (c'est le but de son journal), il va peu à peu considérer la nausée comme partie de lui-même. Ce dégoût résulte de sa perception des objets comme existants, c'est-à-dire doués de qualités. Les objets touchent, bougent, refusent de se laisser nommer, les choses ne se laissent plus fixer. La nausée vient de ce sentiment de flou, de flasque, de flottement des objets qui, peu à peu, s'animent jusqu'à en devenir agressifs. Roquentin découvre la résistance passive des choses qui, dès qu'il les observe de près, ne sont jamais totalement elles-mêmes. L'essentiel, c'est la contingence. Exister, c'est être là simplement, mais cela ne signifie pas que l'on puisse déduire les choses. Elles sont, gratuitement. L'existence ne se laisse pas penser de loin. Et l'être humain, tout comme le monde, est là, sans plus. Le journal ne dévoile qu'un absolu, et c'est l'absurdité. Face à cette découverte, toutes les illusions que l'être humain s'invente s'effondrent. Les rêves d'Anny n'existaient pas, elle voulait agir, profiter de situations privilégiées afin de créer des moments parfaits et lorsqu'elle retrouve Roquentin, c'est pour lui avouer l'échec de son entreprise. Mêmes espoirs, mêmes illusions en ce qui concerne l'Autodidacte, amoureux éperdu du genre humain et de la culture qu'il emmagasine par ordre alphabétique et qui finit par être chassé de la bibliothèque pour pédérastie. À travers l’Autodidacte, l'humanisme traditionnel est caricaturé et sombre dans la mauvaise foi. Ne parlons pas de l'esprit d'aventure et des voyages dont Roquentin est revenu. L'aventure n'est même pas au coin de la rue un dimanche après-midi, ce n'était qu'une illusion. Quant aux gens de bien, ceux-là mêmes qui s'exhibent à la sortie de la messe, tellement sûrs d'eux-mêmes et de leur respectabilité, Roquentin ne voit en eux que des salauds. Si l'histoire est un leurre, les mythes une dérision, l'aventure une dangereuse illusion, les instants privilégiés une fausse route, que reste-t-il à l'être humain qui puisse justifier son existence? Le roman décrit aussi la libération d'une conscience qui s'arrache à toutes les tentations gluantes du monde, qui se refuse à «être» quoi que ce soit, et qui découvre en l'«existence» comme un défaut de l'«être» : l'être humain accepte l'idée que rien ne le justifie, et qu'il n'aura jamais l'opacité et le poids des choses. La justification par l'œuvre d'art est le paradoxe de Sartre lui-même, qui décrit l'absurdité de l'existence et son horreur profonde avec l'allégresse de l'écrivain heureux. Le récit de cette expérience sinistre, en effet, ne cesse d'inspirer une gaieté tonique. C'est grâce à la musique qui dissipe la nausée de Roquentin qu’il découvre une porte de salut. La seule justification de l'être humain, le seul acte qui puisse lui accorder l'opacité et le poids des choses, est sans doute l'œuvre d'art que Roquentin se proposera d'écrire. Si l’existence est gratuite, est «un plein que l’homme ne peut quitter», il peut au moins la justifier par la création. Roquentin écrira une histoire qui raconte une aventure comme il ne peut en exister. Le style de “La nausée” n'était pas révolutionnaire. L'influence de Céline (une phrase de “L’Église”, pièce que Céline publia en 1933 mais qu’il avait écrite avant “Voyage au bout de la nuit” est placée en épigraphe : «C’est un garçon sans importance collective... juste un individu») y est visible : la brutalité, la gouaille, les raccourcis familiers ou argotiques ont leur place. Mais la variété des tons est extrême : satire cynique, dialogues grotesques, vertiges hallucinés, cauchemars contrôlés, méditations métaphysiques situées dans des cafés ou des jardins publics. La fragmentation des scènes et des épisodes, dans ce roman encyclopédique et destructeur, rappelle “Bouvard et Pécuchet”. Mais le roman flaubertien est ici désintégré d'une manière plus radicale encore et Roquentin, différent en cela des héros de Flaubert, découvre sa liberté au terme d'une cascade d'échecs : à l'horreur du monde, il oppose l'héroïsme de l'écriture.
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Cette nausée, Sartre l’a connue personnellement : il a éprouvé ce sentiment d’horreur devant le fourmillement de la contingence. Mais, dans sa philosophie, cette expérience de l’absurde doit être dépassée. Loin de la condamner à la délectation morose, une telle prise de conscience engage l’homme à exercer sa liberté : dépassant l’existence, il doit tendre vers l’être grâce à la création ou à l’action.
je trouve que ça va pas mal avec ton sujet , qu'en dis-tu???
Il y camus aussi... c'est pour quand???tu veux mon mail, je vais bousculer ton joli blog avec les extaits et considérations!!!!
A priori, je dirais que la connaissance c'est la seule chose qui reste une fois qu'on a tout oublié. En gros, ce qui est essentiel, ce qu'on n'oublie pas, ce qui reste... Et ce n'est pas vraiment la même chose que le savoir si je ne dis pas de bêtises...
(pour vendredi)
[Sourire]
Je ne veux pas vous embêter avec mes "problèmes philosophiques". Je crois que vous m'avez déjà BEAUCOUP aidée comme ça.
Eres un encanto. [sonrisa] ¿ Ya lo había dicho ? Pues... no pasa nada, lo repito.
"une connaissance est une croyance vraie et justifiée"...
je parlerais moi surtout de la croyance, des tas de philosophes ont des idées bien précises là-dessus... définis bien le mot connaissance, c'est important sur WIkipédia tu as des bases de recherches... je crois que les blogs sont "hors pédagogie" dans ton lycée... tu peux m'envoyer ton brouillon situ veux sur friulitalia@hotmail.fr
je peux te diriger un peu, si tu es paumée... j'aime bien la philo...
Ah, et oui, en effet, je trouve que ça va pas mal du tout du tout (et même très bien) avec mon sujet. Je vais essayer de faire quelque chose qui tienne la route avec ça, avec ce que je sais (ou croit savoir), les quelques notions que j'arrive (plus ou moins) à manier... Ça me fait encore quelques nuits devant moi jusqu'à vendredi...
Re-re-re-re-sourire.
Merci.
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