
Camille acaba de encender la música. Camille vient d'allumer la musique et j'aime cette musique. Depuis quelques heures, le vent s'est levé. Il souffle fort. Tout à l'heure, quand on passera pour aller manger, certains essaieront de s'envoler mais pour le moment, juste envie de sourire parce que j'aime cette musique. Douce mélodie qui coule, coule lentement, qui glisse le long de l'étagère, parcourt les murs, s'envole vers la mezzanine et m'enveloppe toute entière, me berce de ses notes ; petites notes légères. La chaise de Moon est vide. Elle est partie travailler. Elle est partie dessiner. Il est 18h25 et j'ai remplacé l'âtre et les flammes par le chauffage contre lequel je me tiens. Camille, la tête dans sa main ne semble plus trop savoir où elle est. Avec nous, avec moi ou un peu plus ailleurs. La musique continue. Camille est bel et bien là. Elle se replonge dans des calculs infinis y la música sigue corriendo. Siempre. Devant moi, Picasso me dévisage, le maître immortalisé. Et partout des livres, des coupures de journaux, des photos en pagaille et encore des livres. Toujours des livres. Quelques repères conceptuels placardés çà et là et des petits papiers pour soulager un cerveau qui oublie trop... et la tête alouette. Y otros libros... Muchos libros. Chez moi il y a Camille. Chez moi il y a Mathilde - une autre fois je parlerai des voisines. Il y a aussi des livres et du thé chaud l'hiver. Et même de la musique et des films d'Art et d'Essai. Alors on rit et c'est comme ça. Alors on pleure et puis on vit.
La musique s'arrête. Moi aussi.
Journal - Extrait du mardi 30 septembre 2008
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2 commentaires:
Ce n'est pas un journal que je tiens, c'est un feu que j'allume dans le noir. Ce n'est pas un feu que j'allume dans le noir, c'est un animal que je nourris. Ce n'est pas un animal que je nourris, c'est le sang que j'écoute à mes tempes. (Christian Bobin)
pour la petite felur de cuir jaune, Bobin parle tellement mieux que moi
a presto
flo
pardon ,j'ai voulu écrire fleur et j'ai écrit fêlure... les deux sont au fond si proches...
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